Cet article sort une nouvelle fois du cadre de la Préhistoire à strictement parler. Quoique…le Cénozoïque est la plus récente ère géologique dans laquelle nous vivons actuellement et cela inclut également la Préhistoire ! Le Cénozoïque est l’ère durant laquelle la Terre va évoluer jusqu’à atteindre celle que nous connaissons aujourd’hui.
Le début du Cénozoïque
Le Cénozoïque débute avec un événement extrêmement célèbre, l’extinction des dinosaures. Connue également sous le nom « extinction K/T » ou « extinction Crétacé/Tertiaire », cette extinction massive a lieu il y a 66 millions d’années (abrégé par Ma par la suite). En réalité, les dinosaures ne sont pas les seuls êtres vivants à disparaître. C’est plus de 60 % de la faune et de la flore qui s’éteignent. Les mammifères apparaissent peu avant 200 Ma, durant l’ère précédant le Cénozoïque, et sont alors des animaux de petite taille. La disparition massive de grands animaux aquatiques et terrestres comme les dinosaures permet l’essor des mammifères en libérant de nouvelles niches écologiques. Pourquoi est-ce important ? Gardez à l’esprit que sans mammifère, pas de primate et sans primate … pas d’Homo sapiens, notre espèce !
Que se passe-t-il durant cette période ?
De façon générale, le Cénozoïque est marqué par une intense activité tectonique et une intensification des orogenèses, notamment alpines et pyrénéennes. Celles-ci donnent naissances aux chaînes de montagne actuelles. La dérive des continents amène également à la disposition actuelle de ces derniers. Une instabilité climatique se met en place tout au long du Cénozoïque, ce qui aboutit à la mise en place d’une alternance entre périodes glaciaires et interglaciaires.
Vers 65 millions d’années
Les continents sont encore relativement bien centrés sur l’équateur et répartis entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud. Ceci permet la mise en place d’un grand courant marin équatorial permettant une homogénéisation de la température des océans vers le chaud. De ce fait, les régions tropicales et subtropicales sont alors majoritaires sur notre planète. Plusieurs ponts terrestres existent à cette période favorisant ainsi la dispersion des mammifères sur le globe. Nous pouvons citer comme exemple une zone reliant l’Amérique du Nord et le continent eurasiatique appelée la « Beringia ».
Entre 56 et 34 millions d’années
Les continents bougent légèrement. L’Inde se rapproche de l’Asie et l’Australie se décolle de l’Antarctique. Ceci modifie la manière dont les courants marins se distribuent sur le globe. C’est à cette période que se produit ce que l’on appelle « l’optimum climatique de l’Eocène inférieur » qui correspond à la période la plus chaude de cet âge. Les zones tropicales montent alors à des latitudes bien plus élevées. C’est à cette période, vers 56 Ma, que les premiers primates apparaissent.
Vers 40 millions d’années
Le détroit de Drake, le bras de mer entre l’Amérique du sud et l’Antarctique, commence à s’ouvrir. Cette ouverture permet la mise en contact de 2 océans, ce qui augmente la formation de diatomées entraînant un changement atmosphérique. En effet, les diatomées sont des microorganismes photosynthétiques. Ceci signifie qu’ils captent le dioxyde de carbone (CO2) et relâchent de l’oxygène (O2) dans l’atmosphère, faisant ainsi diminuer la quantité de CO2 dans celui-ci. L’effet de serre est alors moins puissant et les températures diminuent. Ceci marque le début d’une période de déstabilisation climatique et de refroidissement. Ce changement climatique important résulte en une extinction massive des premiers primates, surnommée « grande coupure ». Néanmoins, un groupe de primates survit, les simiiformes, plus connu sous le nom « singes » auxquels nous, Homo sapiens, appartenons. Les forêts tropicales se retrouvent cantonnées au niveau de l’équateur et les forêts tempérés se propagent. Ceci entraîne de nouvelles répartitions de la faune et de la flore.
À partir de 23 millions d’années
La disposition des continents commence à ressembler à ce que l’on connaît actuellement. Un grand courant marin, dit circumpolaire, se met définitivement en place autour de l’Antarctique. Ceci fait basculer les océans d’un régime chaud à un régime froid. Cette modification des courants entraîne l’apparition des premières calottes polaires aux pôles nord et sud. Un morcellement et une diversification plus importants des zones climatiques ont lieu, semblable à ce qui existe actuellement.
La mise en place de la Rift Valley
Un dernier fait marquant avant de conclure ! Vers 10 Ma, la Rift Valley se met en place. Ceci correspond à une fissure de près de 6000 km de long allant de la mer Rouge au sud du continent africain. La Rift Valley aurait joué un rôle important dans l’émergence des premiers Hominines mais nous vous en parlerons une autre fois !
Nous nous arrêtons aux portes de la Préhistoire. Cet article est loin d’être exhaustif sur le Cénozoïque mais notre objectif est de vous faire comprendre qu’histoires de la Terre et de la vie sont intimement liées. En effet, ce sont les bouleversements climatiques, atmosphériques et géologiques qui influencent en grande partie la répartition des espèces animales et végétales mais également leur extinction et apparition. Ainsi, comme n’importe quelle autre espèce animale, l’apparition des Hominines est inféodée à l’environnement.
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L’équipe de Prehistory Travel.
Bibliographie :
- [1] Costeur L., Maridet O., Merceron G. (2018) ‒Les mammifères cénozoïques: Diversifications, adaptations et environnements, ISTE Group, 287 p.
- [2] Friis E.M., Crane P.R., Pedersen K.R. (2011) ‒Early Flowers and Angiosperm Evolution, Cambridge University Press, 597 p.
- [3] Huyghe D. (s. d.) ‒ Changements climatiques globaux et forçage tectonique au Paléogène. Exemples du Bassin de Paris et des Pyrénées, , p. 359.
- [4] Lagabrielle yves, Godderis yves, Donnadieu yannick, Malavieille J., Suarez M. (2009) ‒ The tectonic history of Drake Passage and its possible impacts on global climate, Earth and Planetary Science Letters, 279, 3‑4, p. 197‑211.