Allentoft et al., “Population genomics of post-glacial western Eurasia”, Nature, 2024.
https://www.nature.com/articles/s41586-023-06865-0
De nouvelles analyses génétiques menées sur 317 individus archéologiques à travers l’Eurasie affinent notre compréhension des migrations des populations d’Homo sapiens sur le continent.
La diversité génétique des populations eurasiatiques provient de trois migrations majeures : les populations de chasseurs-cueilleurs ayant colonisé l’Europe il y a environ 45 000 ans avant notre ère, les fermiers néolithiques originaires du Proche-Orient et les populations provenant des steppes pontiques.
Les populations de chasseurs-cueilleurs mésolithiques de l’ouest de l’Europe ont des origines ancestrales remontant aux cultures épigravettiennes, aziliennes et épipaléolithiques, tandis que celles de l’est montrent une ascendance provenant de groupes du Paléolithique inférieur en Sibérie. Ainsi, une barrière génétique naturelle s’est formée entre l’est de la Baltique et la mer Noire. A l’est de cette frontière, les populations de chasseurs-cueilleurs ont persisté bien que dans l’ouest de l’Europe.
Le processus de néolithisation en Europe a été accompagné de l’arrivée de populations en provenance d’Anatolie, et ce dès 8 000 avant notre ère dans le sud de l’Europe. Ces populations se sont mêlées avec celles des chasseurs-cueilleurs déjà présentes. Ces « premiers fermiers » européens ont contribué de manière variable à la génétique des populations ultérieures. Par exemple, les fermiers du sud de l’Europe ont eu une influence génétique plus marquée sur les groupes néolithiques plus tardifs en Europe que ceux installés en Europe centrale. Ces résultats génétiques corroborent les découvertes archéologiques ayant déjà retracé les différentes voies migratoires des fermiers Anatoliens.
A partir de 5000 ans avant notre ère, des groupes de populations, connus sous le nom de culture Yamnaya, ont essaimé à travers l’Europe. Ces populations elles-mêmes ont une ascendance mixte provenant des chasseurs-cueilleurs de l’Est s’étant mixés avec des chasseurs-cueilleurs venant du Caucase. Cette migration mit fin à la barrière génétique séparant l’ouest de l’est de l’Europe.